N0578 - Néviim pour Dimanche :Yécha’ya (Isaïe), versets 27.6 à 27.11
Traduction incluant des commentaires des Métsoudote*
Le châtiment d’Israël est temporaire, alors que les autres peuples sont anéantis quand la mesure est comble
Introduction : Yécha’ya avertit le peuple que le culte idolâtre, la violence, l’injustice sociale et l’hypocrisie dans le service divin vont le condamner à l’exil. C’est aussi le prophète de la Rédemption, qui annonce le retour des exilés et la reconstruction du Temple aux temps futurs.
6. Aux temps futurs, Ya’akov étendra ses racines, Israël donnera des bourgeons et des fleurs, et ils couvriront de fruits la surface du globe.
7. D.ieu les a-t-Il frappés sévèrement comme Il frappa ses agresseurs ? Ont-ils péri comme ont péri les victimes atteintes par Lui ?
8. C’est avec mesure qu’Il a puni ce peuple en déversant Sa colère sur les cultures au lieu de s’en prendre aux personnes ; Il a arraché les fruits avec un vent puissant au jour de la tempête.
9. C’est pourquoi, comme Il a pitié de Son peuple, c’est ainsi que sera pardonnée la faute de Ya’akov et qu’il aura le bon fruit d’avoir écarté son péché : il suffit qu’il réduise en poussière toutes les pierres des autels comme de vils plâtras, et qu’il ne reconstruise plus les statues d’Astarté, les statues du soleil.
10. Si Israël agit ainsi, la ville si forte, la capitale d’Edom, deviendra solitude ; elle demeurera délaissée et abandonnée comme un désert. La génisse y viendra paître, elle s’y couchera, elle en broutera les jeunes pousses.
11. Le branchage, une fois devenu sec, sera brisé ; autrement dit, lorsque la mesure sera comble, la capitale d’Edom perdra toute sa puissance, au point que des personnes faibles comme des femmes viendront y mettre le feu. Car c’est un peuple inintelligent qui ne comprend pas que son pouvoir lui vient de D.ieu ; aussi son Auteur sera pour lui sans clémence, et son Créateur ne lui fera point grâce.
Commentaires du Talmud* sur les versets 8 et 11 :
Rabbi (Yéhouda Hanassi*, le rédacteur de la Michna) enseigne : D’où savons-nous qu’une mesure de rétorsion est appliquée par le Ciel pour chaque acte coupable ? Du verset : « C’est avec mesure qu’Il a puni ce peuple » (Sota 8b).
Pour sa part, Rav ‘Hinana bar Papa (ibid. 9a) déduit de ce verset que le Saint béni soit-Il ne punit pas les autres nations par à-coups ; lorsque la coupe est pleine, elles disparaissent de la scène de l’Histoire.
Le Talmud (Baba Batra 10b) raconte : Un jour, Ifra Hourmiz, la mère du roi de Perse Châhpuhr II (ayant régné entre les années 310 et 319 de l’ère vulgaire) envoya quatre cents dinars à Rabbi Ami, qui les refusa. Elle les envoya alors à Rava, qui les accepta pour maintenir de bonnes relations avec les autorités. Rabbi Ami s’en étonna en disant : Pourquoi n’a-t-il pas pris en considération le verset de Yécha’ya: « Le branchage, une fois devenu sec, sera brisé » ? Autrement dit, quand s’épuisent les mérites acquis par une nation étrangère grâce à ses dons charitables, sa puissance se brise d’elle-même. En acceptant les quatre cents dinars d’Ifra Hourmiz, Rava prolongeait le règne de l’empire perse !
Et même si Rava se sentait obligé d’accepter cet argent pour conserver de bonnes relations avec la famille royale, il aurait dû distribuer l’argent à des païens pauvres ; pour minimiser le mérite de ce don charitable !
En vérité, explique la Guémara, c’est ce que Rava avait fait et on avait oublié de rapporter à Rabbi Ami ce détail important.
Rabbi El’azar dit (Sanhédrin 92a) : Il est interdit d’éprouver de la pitié envers celui qui n’a rien fait pour développer son intelligence, puisqu’il est dit : « Car c’est un peuple inintelligent. Aussi son Auteur sera pour lui sans clémence, et son Créateur ne lui fera point grâce ».