T 0138 - Résumé de Parachate Lékh Lèkha complété de
commentaires extraits de sources diverses
La terre d’Israël est promise aux descendants du premier Patriarche ; naissance de Yichma’el ; commandement de la circoncision
a. Sur l’ordre de D.ieu, Abram quitte son pays natal, en compagnie de Saraï, sa femme, et de Loth, son neveu, et se rend au pays de Canaan qui sera donné en héritage à ses descendants.
b. Une famine l’oblige à chercher un refuge provisoire en Egypte. Remarquée pour sa beauté, Saraï est enlevée et conduite au palais de Pharaon ; Abram échappe à la mort en la présentant comme sa sœur. Frappé d’impuissance, Pharaon rend Saraï à Abram en lui donnant une grande quantité d’or, d’argent et de bétail pour réparer le préjudice qu’il leur a causé.
c. De retour en Canaan, à la suite d’une dispute entre les bergers d’Abram et ceux de Loth, ce dernier choisit de se séparer de son oncle pour aller s’installer dans la riche contrée de Sodome, dont les habitants sont dépravés.
d. Loth ayant été fait prisonnier avec tous les habitants de Sodome par Kédorla’omer, roi d’Elam, et ses alliés, Abram lève une petite armée, défait cette coalition et libère son neveu. Abram est béni pour cette action par Malki-Tsédèk roi de Salem (Jérusalem).
e. L’Eternel contracte avec Abram « l’alliance entre les morceaux*» et lui annonce que sa descendance sera asservie puis libérée pour hériter de la Terre Promise.
f. N’ayant pas d’enfant avec Saraï, Abram accepte, sur sa proposition, de prendre pour seconde épouse une esclave d’origine égyptienne nommée Hagar. Devenue enceinte, celle-ci se montre insolente envers Saraï, qui lui inflige alors de mauvais traitements. Hagar ayant pris la fuite, un ange lui apparaît, la convainc de demeurer sous la tutelle de Saraï et lui annonce que le fils qu’elle va mettre au monde sera le père d’une grande nation. Abram est âgé de 86 ans à la naissance de ce fils, nommé Yichma’el.
g. Treize ans plus tard, D.ieu change le nom d’Abram (« père d’un peuple ») en Abraham («père d’une multitude ») et celui de Saraï (« Ma princesse ») en Sara (« princesse ») ; Il promet à Abraham que Sara lui enfantera un fils, qui donnera naissance à une grande nation avec laquelle Il perpétuera l’alliance conclue avec lui. Enfin, D.ieu lui ordonne de se circoncire (Bérèchite 17.10 et Vayikra 12.13) et Abraham obéit immédiatement à ce commandement à l’âge de 99 ans.
Commentaire: Le monde apparaît aux yeux d’Abraham comme « une citadelle en flammes ». Notre Paracha commence par le verset : « L’Eternel dit à Abram : “Va-t’en pour toi de ton pays, de ton lieu natal et de ta maison paternelle, vers le pays que Je t’indiquerai”». A ce propos, ; Rabbi Yits’hak (dans Bérèchite Rabba 39.1) cite le verset : « Ecoute fille, vois et tends l’oreille » (Téhilim 45.11) et présente cette parabole : Passant d’un lieu (« Makom ») à un autre, un homme vit une citadelle en flammes (« Dolékete ») et se demanda : « Cette citadelle n’a-t-elle pas de gouverneur ? » Le maître de la citadelle apparut et lui dit : « le gouverneur de la citadelle, c’est moi ! » De même, notre père Abraham s’interrogeait : « Le monde n’a-t-il pas de gouverneur ? » Le Saint béni soit-Il apparut et lui dit : Le Maître du monde, c’est Moi !
De prime abord, ce qui suscite ici le questionnement d’Abraham, c’est le désordre moral qui, une dizaine de générations après le déluge, règne de nouveau dans le monde. Le Maître du monde serait-Il dans l’incapacité de se faire obéir et, en désespoir de cause, aurait-Il choisi de s’en éloigner et de s’en désintéresser ?
Mais en réalité, loin de nous inciter au scepticisme sur la Présence de D.ieu et Son intervention providentielle dans le monde, ce midrach nous enseigne une leçon importante : la recherche métaphysique de l’Omniprésent (« Makom ») peut être le moteur de Sa révélation, une étape sur le parcours qui permet de Le rencontrer et de s’en rapprocher.
«Ecoute fille, vois et tends l’oreille », recommande le Psalmiste dans le verset cité par Rabbi Yits’hak. L’homme en quête de Vérité doit garder les yeux et les oreilles grands ouverts sur le monde devant les désordres et les cataclysmes laissant à penser que « le gouverneur de la citadelle » l’a abandonné à son triste sort. Celui qui désire réellement rencontrer D.ieu doit tendre encore l’oreille pour entendre les réponses que D.ieu finira par apporter à ses interrogations.
|